Top 10 des lieux à visiter à Amiens

La cathédrale Notre-Dame

Édifiée entre 1220 et 1288, la cathédrale gothique présente une nef culminant à 42,30 m sous voûtes, record de la discipline en France. La longueur totale atteint 145 m, tandis que la surface au sol couvre près de 7 700 m². L’homogénéité du plan élève le monument au rang d’aboutissement stylistique ; l’élévation tripartite laisse filtrer la lumière à travers un triforium ajouré, créant un effet de halo étudié pour magnifier les volumes. Les portails sculptés du transept méridional dévoilent plus de 750 statues polychromes et un calendrier agricole médiéval. Inscrite depuis 1981 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la structure sert encore de laboratoire pour la conservation des pierres calcaires, dont les pathologies (gélivité, sulfata­tion) font l’objet d’analyses spectrométriques régulières. Le spectacle nocturne qui restitue les couleurs d’origine constitue une démonstration grandeur nature de chromatologie monumentale.

Les Hortillonnages

Ce dédale de 300 hectares d’îlots alluvionnaires combine maraîchage et canaux depuis l’époque gallo-romaine. Creusés dans des tourbières, les fossés (ou « rieux ») offrent une profondeur moyenne d’1,20 m, suffisante pour la navigation en barque à cornet dont la proue relevée limite l’accrochage aux berges. L’ensemble assure un microclimat qui prolonge la saison culturale d’environ trois semaines comparé aux plateaux voisins. Chaque parcelle repose sur un radier de fascines consolidé par des saules têtards ; ces racines stabilisent la tourbe et limitent l’érosion liée aux crues. Aujourd’hui, un festival international de jardins expérimentaux teste de nouvelles espèces héliophiles adaptées aux variations hydriques observées entre mai et octobre.

La maison Jules Verne

Occupée par l’écrivain de 1882 à 1900, la demeure de style néo-flamand rassemble 700 m² sur quatre niveaux et un observatoire vitré dominant le quartier de la gare. La muséographie actuelle suit une logique biographique : instruments scientifiques du XIXe siècle, éditions illustrées par Léon Benett, correspondances autographes. Un ascenseur à propulsion hydraulique d’origine, restauré lors de la campagne de 2019, constitue une pièce maîtresse pour l’étude des débuts de l’élévation résidentielle mécanisée. Les plafonds à caissons renferment un réseau de conduits servant à la diffusion d’air chaud, préfigurant des systèmes de chauffage central urbain.

Le musée de Picardie

Bâti entre 1855 et 1867 sur un plan en U inspiré du Louvre de Visconti, le musée accueille 25 000 objets, parmi lesquels le plafond monumental d’Alfred Rethel et l’Orgues de l’enfer de Puvis de Chavannes. La rénovation achevée en 2020 a introduit un plancher rayon X destiné au suivi hygrométrique des salles : 96 capteurs surveillent en continu la fluctuation relative (±2 %) indispensable aux peintures sur bois du XVe siècle. L’aile sud expose désormais un moulage grandeur nature de la frise du Parthénon acquis en 1861, utile aux comparaisons stylistiques avec la sculpture médiévale régionale. La cour-jardin, réaménagée, illustre des principes de phytoremédiation par hélophytes qui oxygènent un bassin collecteur issu des toitures en zinc.

La tour Perret

Érigée entre 1949 et 1952, cette tour résidentielle de béton armé s’élève à 110 m sous le fût de l’antenne. La reprise par coffrages glissants, dirigée par Auguste Perret, marque une innovation pour l’Europe d’après-guerre. Chaque aile radiale présente un voile de 22 cm d’épaisseur, renforcé par des raidisseurs verticaux tous les 3,20 m ; ce maillage crée un diaphragme porteur apte à répartir les charges gravitaires. Le système de fondation par pieux Franki ancrés à 18 m dans la craie picarde assure une contrainte admissible de 3,5 MPa. Un jeu de leds installé en 2005 délivre un repère visuel jusqu’à 30 km en rase campagne.

La tour Perret à Amiens

Le quartier Saint-Leu

Situé sur l’ancien lit majeur de la Somme, ce secteur médiéval aligne des maisons à pans de bois du XVe siècle, revêtues de torchis pigmenté par des oxydes de fer locaux. La rue Eau-de-Robec, pavée de grès, suit la topographie des quais qui desservaient jadis les moulins. Les anciens ateliers de tisserands accueillent désormais des galeries d’art contemporain, révélant une reconversion urbaine où la charpente ancienne coexiste avec des planchers en lamellé-croisé. Les crues décennales sont maîtrisées par un vannage automatisé à clapets situé en amont, régulant le débit à 40 m³/s pour protéger les berges en chêne.

Le zoo d’Amiens

Héritier d’un jardin botanique fondé en 1952, le parc zoologique s’étend aujourd’hui sur 7 ha. La serre « Archipel des primates », inaugurée en 2024, atteint 25 m de portée libre grâce à une structure en bois lamellé-courbé associée à des panneaux ETFE. Cette enveloppe transparente accroît l’irradiance interne de 17 % par rapport au polycarbonate précédent et aide à maintenir une température constante de 26 °C pour les gibbons et les lémuriens. Les parcours aériens suspendus utilisent un câble inox précontraint de 22 mm, garantissant une flèche réduite à 1/200e sous la charge dynamique des animaux.

Le parc Saint-Pierre

Aménagé en 2000 par l’architecte paysagiste Jacqueline Osti, le parc couvre 22 ha, articulés autour d’un miroir d’eau de 275 m de long. Le substrat filtrant, composé de pouzzolane et de sable, abrite un réseau de drains perforés alimentant une noue périphérique. Cette gestion intégrée des eaux pluviales réduit l’afflux vers le réseau municipal de 41 % lors d’un épisode pluvial décennal. Des passerelles en acier corten longent les prairies humides ; leur patine stabilisée protège la structure et assure une espérance de vie de trois quarts de siècle sans peinture. Durant la saison estivale, un système de brumisation adiabatique diminue la température ressentie de 4 °C dans l’aire de jeux voisine.

Le cirque Jules Verne

Inauguré en 1889, cet édifice octogonal présente une charpente métallique de 27 m de portée conçue par l’ingénieur Armand Moisant. L’anneau périphérique en fonte soutient une coupole bardée d’ardoises et dotée d’un lanterneau pivotant pour l’évacuation des fumées. La salle accueille aujourd’hui des arts du mouvement ; le plancher amovible dispose de vérins hydrauliques afin d’adapter la cuvette aux différentes disciplines, qu’il s’agisse de trapèze volant ou d’acrobaties équestres. Les gradins restaurés en hêtre complètent une jauge de 1 700 places, tandis que l’acoustique, retravaillée en 2017, affiche un temps de réverbération moyen de 1,2 s, idéal pour la diction théâtrale.

Le jardin des Plantes

Créé en 1751 par le pharmacien Charles-Louis Cadet de Gassicourt, cet arboretum de 2 ha figure parmi les plus anciens jardins botaniques de France. Les planches d’herborisation se répartissent selon le système de classification de Tournefort, revisité lors de la campagne de réétiquetage de 2018 pour intégrer l’APG IV. La serre tropicale en fonte (1889) conserve une température de 22 °C grâce à un réseau de tubes en fonte alimenté par la chaufferie biomasse municipale. Le massif de pivoines arbustives ‘Suffruticosa’ attire chaque printemps des botanistes venus observer la variabilité de ses anthères staminodiales, objet de publications récentes dans le Journal of Plant Research.